Lorsque la foule se déchaine et se transforme en justicier, à la fois juge pour condamner et bourreau pour exécuter la ‘’sentence’’ séance tenante, la victime n’a ni avocat ni aucune échappatoire. Son sort est scellé. La peine de mort ! Pourtant abolie au Togo.
Comment comprendre que le peuple togolais réputé pacifiste, se transforme-t-il l’espace d’un court moment en un parfait tueur froid dans une excitation collective ?
Cette interrogation peut renvoyer au regard que les Togolais portent sur leur justice.
Il est notoirement reconnu que la population n’a plus confiance en la justice dont elle considère que le fonctionnement n’est ni équitable ni impartial. Au point que beaucoup estime qu’il est inutile de s’adresser à un magistrat en cas de différend, alors que la majorité des procureurs et des juges exercent correctement sa mission. Rendre une justice collective expéditive finit par s’installer insidieusement et dangereusement. Et le risque que des innocents deviennent victimes est bien réel.
Par ailleurs, très rarement les instigateurs de lynchage sont identifiés pour être poursuivis par les pouvoirs publics.
Ce phénomène n’est pas nouveau et le drame que cela représente devrait constituer pour les autorités, une raison suffisante pour prendre des mesures appropriées afin d’y mettre un terme.
Parmi les mesures urgentes à mettre en place, et peut-être la plus importante, il y a la construction d’une justice qui inspire confiance aux citoyens.
Gamesu
Nathaniel Olympio
Président du Parti des Togolais
